The title reads: Sanguine, Burnt Umber. A few thousand screen-printed stars reinterpret cabinet cards of indigenous people from the turn of the 19th century. This recent endeavour reflects on hidden Mi'kmaq bloodlines in my Acadian ancestry, unravelling what really lies In the Shadow of Evangeline (Galerie d'art Louise-et-Ruben-Cohen, 2011). First completed for a group show and residency, the work has an on-going objective of building relationships between First Nation communities and all other cultural bodies across Canada. The final phase of this project will be to send these prints as individual peace offerings.
Ethnological portraits by early photographers, such as Edward Sheriff Curtis and C. S. Fly, are pulled from the Internet, reprocessed and duplicated eight times. Up to 960 4''x6'' photographs mounted on 1/8'' Russian Birch, are spread on the floor like tiles, forming an eight-pointed star. Appropriation and colonisation are evoked through form and meaning. The grid-like installation invades the gallery space and entrance, referencing land occupation and violation. The viewer is pointedly aware of how little space is left in the room, with only diffuse lights focused on the raked display. Compelled to follow narrow paths between the points, one must kneel for closer contemplation.
Intricate aureoles cover men and women's faces, recalling the human soul and the superstition that it accesses the body vessel through one’s eyes. Veiling of the eyes is meant here as a prayer, an attempt to heal some ancestral scars, a way to nurture these beautiful people and ultimately give them a proper burial. The masking of the head can be interpreted, however, as another defacing of the subject's identity, making it significantly sensitive for some viewers. The double meaning is part of my intention: we ARE fostering both hidden bloodlines and unspoken hardships. We ARE denying aboriginal rights, and depriving all humans of sacred knowledge for a sustainable future!
The eight-pointed star is found on traditional blankets and crafts in both Mi'kmaq and Acadian homes. Does this come from their long lost and taboo friendship? My general practice examines collective memory and the ancestral imprint. Through archiving, appropriation and intervention, there is a constant investigation into matter and its potential to hold memory. Can thought be manifested through prayer, through water, through objects? When memory conforms to material, does recollection become counterfeit? Photography can immortalize a moment, forever cast in the silver-print. Can the silver also hold one's soul?
Maryse
Arseneault Sanguine, terre brulée
Quelques milliers d’étoiles en
sérigraphie viennent interpréter des photographies d'autochtones du tournant du
19e siècle. Ce projet récent mène une réflexion sur les lignées
Mi'kmaq que recèlent mes ascendances acadiennes, pour défricher ce qui git
réellement À l’Ombre d’Évangéline
(Galerie d'art Louise-et-Ruben-Cohen, 2011). D’abord issue d’une résidence et
exposition de groupe, l’œuvre
poursuit sa visée de tisser des liens entre les communautés des
Premières Nations et toutes les autres collectivités culturelles du Canada.
L’étape finale du projet sera constituée par l’envoi de ces estampes en guise
d’offrandes de paix individuelles.
Des portraits ethnologiques de Sheriff
Curtis, de C. S. Fly et d’autres photographes de la première heure sont tirés
de l’Internet, traitées puis reproduites en huit exemplaires. Jusqu’à 960
photos marouflées sur bouleau russe sont étalées par terre pour épouser la
forme d’une étoile à huit pointes. L’appropriation et la colonisation sont
manifestées à la fois dans la structure et dans le propos. La grille de
l’installation envahit les lieux de la galerie, évoquant l’occupation et la violation
des terres. Le spectateur ressent à quel point il ne reste que peu de place
dans cet espace, sous l’éclairage diffus n’illuminant que les rangées. Pour
circuler, on doit suivre d’étroits sentiers entre deux pointes, et la
contemplation proche, se fait à genoux.
Des auréoles multiples recouvrent les
visages des hommes et des femmes, figurant l’âme et rappelant la croyance que
celle-ci rejoint le vaisseau du corps par les yeux. Ici les yeux sont voilés
pour signifier une prière, pour tenter la guérison de cicatrices ancestrales.
Par ailleurs, on pourrait voir dans le voilement la volonté d’effacer une fois
de plus l'identité des sujets, et cela pourrait offusquer certains spectateurs.
Ce double sens fait partie de mon intention : nous couvons à la fois des
lignes sanguines cachées et des souffrances non-dites. Nous nions les droits
des autochtones en même temps que nous privons le reste de l’humanité d’un
savoir sacré garant d’un avenir durable!
L’étoile à huit pointes se retrouve en
motif sur les couvertures et autres créations artisanales tant chez les Mi'kmaq
que chez les Acadiens. Serait-ce le reste d’une antique amitié longtemps
interdite? L’ensemble de ma pratique examine la mémoire collective et
l’empreinte ancestrale. L’archivage, l’appropriation et l’intervention sont les
moyens d’enquêter sur la matière et son potentiel de rétention mnémonique. La
pensée peut-elle se manifester par la prière, à travers l’eau, dans les objets? Lorsque la mémoire s’intègre
à la matière, le souvenir est-il faussé? La photographie a la capacité
d’immortaliser l’instant dans un tirage argentique. Cet argent peut-il aussi
retenir l’âme?
Traduction : Monique D. Arseneault